Madame Marido

Madame Marido

Thème – insérer ces 5 mots : Macaroni – Portefeuille – Animal – Sandwich – Robe

Ce lundi matin, j’étais assigné au rangement de la marchandise. Le magasin venait d’ouvrir ses portes et tout était encore calme. Le rangement des paquets de macaronis accaparait toute mon attention lorsque je sentis un petit être se frotter à mes pieds. C’était un petit chien brun qui ne m’était pas inconnu et qui semblait heureux de me voir. Je me suis accroupi pour saluer Jacky avant de me relever et faire face à Madame Marido. Cette vieille dame était une habituée du magasin, elle venait tous les matins à l’ouverture avec son petit animal de compagnie ainsi que son panier à commission sur roulettes. De plus, ne pouvant pas lâcher son panier au risque de tomber, elle venait toujours nous demander de l’aider pour prendre les objets trop hauts, grands ou lourds. C’était d’ailleurs souvent le cas des croquettes pour Jacky.

« Vous auriez besoin de quelque chose Madame Marido ? avais-je demandé.

– Jacky aimerait avoir un nouveau paquet de croquettes, il les aime bien vous savez.»

C’est en souriant que nous avons avancé doucement vers la nourriture pour chien. En effet, Madame Marido était une vieille dame qui marchait lentement et aimait raconter sa vie. Elle portait usuellement des robes bleues ou blanches avec parfois quelques fleurs, ce qui était le cas ce jour-ci.

Après lui avoir mis les deux paquets de croquettes que Jacky aimait tant dans son panier, je lui avais demandé si elle souhaitait autre chose.

«Avez-vous encore les petits sandwiches triangulaires et mous ? C’est pour mon petit-fils qui vient m’aider à midi.

– Cela tombe bien ! J’en ai des tout frais de ce matin, avais-je répondu.

– Ah, c’est une bonne nouvelle alors.»

Sur le court trajet pour arriver aux croquettes, j’avais trouvé Madame bien silencieuse. Mais ce n’est que sur le chemin pour l’accompagner aux caisses, après lui avoir donné ses sandwiches, que j’avais eu la réponse à mon interrogation. J’avais simplement dit comme à mon habitude après qu’elle ait payé :

«C’est toujours un plaisir de vous voir Madame Marido, à demain.

– Je suis contente de vous avoir vu jeune homme, je vous aime beaucoup. Mais c’était la dernière fois aujourd’hui.

– J’ose vous demander pourquoi ?

– Parce que cet après-midi, je déménage, avait-elle répondu souriante et en rangeant quelques billets dans son portefeuille. Portez-vous bien jeune homme, adieu.

– Alors, adieu, Madame Marido, portez-vous bien.»

Sur ce, la vieille dame avec son chien était sortie du magasin. Et c’est la dernière fois que je pus voir Madame Marido.

 

Bricolage : silhouette en aquarelle

Matériel :

8.a– 2x Feuilles de papier (ici, A5 pour en faire des cartes)
– 1x Peinture liquide (ici, aquarelle)
– 1x Scotch carrossier
– 1x Pinceau (de préférence à poils raide pour faire les taches)
– 1x Protection en plastique (le scotch doit pouvoir tenir dessus)
– 1x Bouchon de bouteille (il servira à faire les taches)
– Eau

 


Pas à pas :

1) En premier, j’ai dessiné ma silhouette sur une feuille A5.
Il faut faire attention à ne pas avoir d’élément trop mince ou trop dur à découper.

Mes trois exemples sont des Pokémons dont les silhouettes viennent de ces sites :
Pikachu
Poussifeu
Dracofeu 

2) Par la suite, j’ai découpé mes silhouettes et ai mis le scotch à l’arrière.

(Pour que le scotch ait moins de chances d’arracher le papier lorsqu’il sera enlevé de la carte, il est possible de poser la face collante sur la peau ou un tissu pour que le scotch ait un pouvoir moins adhésif.)

3) Pour la troisième étape, j’ai immobilisé ma carte sur une protection en plastique avec du scotch (en utilisant la même technique qu’au point 2).


(J’ai immobilisé la carte, car j’utilise de l’aquarelle et que le papier à une tendance légère à gondoler avec l’eau. Je le fixe donc pour qu’en séchant, il reste le plus plat possible.)


4.a
4)
J’ai ensuite placé mes silhouettes au centre de mes feuilles en m’assurant qu’elles soient les plus plates possible pour éviter que la peinture s’infiltre dessous.


5.a5.b

5)
Ceci fait, j’ai choisi une couleur dominante pour le fond de la carte. 

(J’ai choisi le jaune pour Pikachu,car c’est la couleur dominante de ce Pokémon. Et j’ai pris orange pour les deux autres pour les mêmes raisons.)


6.a
6)
Avant de faire cette étape, j’ai laissé sécher ma première couleur pour que les taches ne se mélangent pas au fond.

Et par la suite, j’ai fait mes taches de couleur grâce à mon pinceau et au bouchon en plastique.

(Pour faire les taches, j’ai utilisé un bouchon en plastique et y ai frotté le pinceau de l’intérieur à l’extérieur. Plus la peinture sera liquide, plus il sera facile de faire des taches. C’est pour cela que j’ai utilisé de l’aquarelle.)

7) J’ai laissé sécher le tout scotché pour que le papier reste le plus plat possible.


8) Le temps de séchage fini, j’ai délicatement enlevé tout les scotch.

(Malheureusement, le résultat n’est pas garanti. J’en ai eu la preuve en enlevant la silhouette de Pikachu, la peinture avait coulé sous mon modèle en papier. J’en ai donc refait un autre.)

 

 

Éloge de la paresse

Éloge de la paresse

Rédaction de Français
11.05.2016

Écrit dans le cadre scolaire.

La Paresse, qu’elle est belle et exquise. Je pense pouvoir parler en toute franchise, car je ne connais point d’homme qui n’ait jamais été sous son emprise. Mais attention, évitons toutes méprises. Je ne parle point ici de la hantise des chefs d’entreprise, mais bel et bien cette douce et agréable gourmandise.

La Paresse n’est point, à mes yeux, un pécher. Je dirais même que mariée à la créativité, elle engendrerait de grandes avancées. J’avancerais même qu’elle est mère de la société, enfin, du monde que vous voyez.

La Paresse habite à tous les coins de rue, aux vues (et aux sues) de tous. N’est pas incongru que par paresse nous travaillons de plus en plus ? Mais revenons au tout début et réécrivons l’histoire, une histoire issue de la Paresse. Nous sommes nus, tous dévêtus avec que quelque cailloux pointus pour nous protéger des intrus.

Pour survivre, il nous faut partir dans la forêt pour aller cueillir de la nourriture. Si par paresse, nous avions décidé de réunir ces denrées, toutes dans un même près, pour nous éviter d’aller les chercher, cela aurait été plus aisé. Si nous avions fait de même avec le gibier, nous évitant de nous fatiguer à les chasser. Cela nous aurait permis de rester en une même localité et du même coup de bâtir nos maisonnées avec plus de solidité. Et si d’une même idée, nous avions utilisé le gibier pour nous aider à cultiver, le travail aurait été facilité. Partons encore plus loin. Si par paresse, nous ne voulions pas tout faire, nous nous serions répartis les activités, puis nous nous serions, par la suite, échangé les produits.

Imaginez donc toutes ces choses que l’homme aurait bien pu créer pour se libérer, rien qu’un peu, et pour s’enfermer, toujours plus, sous les charmes de la Paresse.

C’est finalement la Paresse qui vous sauve enfin d’un plus long monologue. Car c’est bien par fainéantise que j’estompe ma myriade de louanges et, faisant d’une pierre deux coups, que j’arrête là mon éloge.

Impressions réciproques

Impressions réciproques : enterrement 

Rédaction de Français
17.02.2016

Écrit dans le cadre scolaire.

Mon père est mort. Je n’arrive toujours pas à y croire. Pourtant, c’est bien pour lui qu’avait eu lieu la cérémonie de la semaine passée juste avant son incinération. Bien sûr, j’avais pleuré. J’avais même écrit un texte pour me soulager. Mais là, je dois bien me plier à l’évidence. Je ne veux plus penser, car penser me fait mal. Mais j’entends l’imposante grille du cimetière me rappeler les dures lois de ce monde en pleurant, pour laisser entrer les trois derniers retardataires.

Tous les regards s’étaient levés vers moi, j’avais peur de m’être perdu encore une fois. Mais je reconnus, là, debout à côté de la plaie béante et profonde de six pieds, la jeune femme du premier rang. Aucun doute là-dessus, je la reconnais. Sa façon de se tenir debout, ses jambes serrées, ses mains liées sur le ventre et la tête inclinée vers l’avant. D’après ce que j’avais compris, c’était elle qui avait écrit le poème que j’avais dû lire la semaine passée. Ce poème était touchant et plein d’émotions, mais quand j’avais levé les yeux vers l’écrivaine, j’avais trouvé une femme au regard limpide et absent. En lisant, j’arrivais à comprendre l’absence que laissait ce père dans sa vie. J’arrivais aussi à comprendre l’état d’esprit de la demoiselle et sa psychologie, c’était une sorte de don et j’en avais fait mon métier. Mais en la regardant, je me retrouvais devant un mur froid, incolore, distant, incompréhensible et cela m’exaspérait au plus haut point.

J’entends ma mère me souffler que le jeune arrivant était le filleul de père. Mais malgré tout, je ne l’avais vu pour la première fois que la semaine précédente. Et encore, c’est à peine si je l’avais regardé quand il était monté vers le cercueil pour lire mon texte (car j’en étais incapable). Je n’ai toujours pas compris comment cet homme, alors que j’étais détruite à l’intérieur, pouvait lire si machinalement un texte où j’avais mis toutes les larmes de mon cœur comme s’il s’agissait d’un texte banal ou de plus à lire pour le travail.

Bien que perturbé par ce visage où aucune émotion ne transperçait, j’ose m’avancer dans le cimetière, laissant passer mes aimables parents devant pour refermer le portail dans une plainte aiguë.

Sous les quatre premiers pieds, les cailloux se lamentent et crissent. C’est l’habitude des sentiers de cimetière qui ressort. Mais sous ses pas le gravier chante, timide et discret, comme un enfant qui, dans les malheurs de la nuit, n’ose pas faire de bruit. Et avec leur arrivée, la cérémonie d’enterrement commence enfin. Personne ne dit mot et jamais de ma vie une si simple minute ne m’a parue aussi longue que celle-ci. Et rester là, les yeux fixés sur ce trou où allait disparaître mon père me fait mal. J’ose donc enfin porter mes yeux vers l’inconnu.

Je vois enfin du coin de l’œil son menton se relever. J’aimerais sourire, mais ce n’est pas vraiment le moment et je n’en ai pas le cœur. « Les yeux sont le miroir de l’âme », c’est ce que l’on dit dans le métier. Mais si je pouvais, une simple seconde, voir ses yeux, j’aurais pu percer ce mur qui me tient tête. Mais avait-il pleuré, sourcillé ou que sais-je ? Je n’ai même pas aperçu ses yeux qui, d’après les dires de mon père, sont magnifiques. Ces yeux qui, malgré tous les masques que l’on peut mettre pour nous servir de mur, percent et sont les seules fenêtres muettes de l’existence.

L’enterrement prend fin. Je m’assois à l’arrière dans la voiture. C’est au moment de tourner la tête vers la voiture voisine que nos regards, finalement, se croisent. Je retrouve le regard triste et sincère d’un ange masqué. D’un bleu si profond, qu’il pourrait se confondre avec l’amer de l’océan et si pur, que je l’aurais confondu avec l’azur des cieux.